Schéhérazade, voyant qu'il ne faisait pas encore jour, continua de parler, et commença une autre histoire.
Sous le régime du calife Haroule-al-Dala, vivait sur l’île de Roha, un marchand d'épices qui se nommait
lbrahd. Il n'était pas très pauvre, ni très riche. C'était le plus petit épicier de l’île et le plus futé des
marchands du pays.
Un jour qu'il rentrait du marché et qu'il venait d'acheter un tapis, il fut arrêté par un vieux monsieur qui
lui dit :
« Le tapis que vous venez d'acheter est magique. »
Ibrahd s'interrogea longuement puis il lui dit :
« En êtes-vous sûr ?
- Oui, il vous suffira de trouver la formule magique. »
Puis le vieux monsieur partit et lbrahd rentra chez lui. Toute la nuit il s'interrogea au sujet du tapis
magique.
Le lendemain, il passa toute sa journée assis sur son tapis à essayer plusieurs formules comme :
« Porti portou, vole tapis. »
Et puis plein d'autres formules. A la fin de la journée, il arrêta pour se reposer. Puis, le lendemain, il
continua.
« Porte moi, vole tapis. »
Le jour suivant il trouva la formule qui était :
« Tapis vole, vole. »
Le tapis l'emmena à l'entrée d'une grotte qui était au sommet d'une falaise. Puis le tapis dit à lbrahd
qu'au bout de la grotte il y avait un trésor et qu'il l’attendrait ici.
Shéhérazade, voyant qu'il faisait beau, demanda au sultan si elle pouvait continuer le lendemain.
Schahriar la réveilla à l'aube et puis lui demanda de continuer son conte.
Aussitôt lbrahd prit la lampe qui était à l'entrée et l'alluma. Il partit explorer la grotte. Tout à coup,
il trouva un gouffre avec un pont de bois et de cordes qui était très vieux. Il décida de traverser le pont,
puis il continua son chemin et il vit le petit coffre sur un caillou, mais il était au milieu d'un lac. Il
entreprit de confectionner un radeau de bois. Quand il l’eut finit, Ibrahd monta sur son radeau et
rama, mais il se rendit compte que des piranhas étaient en train de dévorer ses rames. Il prit une de ses
rames pour les assommer. Enfin il arriva sur le caillou et prit le trésor. Il retourna sur la terre ferme et
rentra chez lui sur son tapis. Il ouvrit le coffre et fut ébloui par les diamants qui étaient de mille couleurs
différentes et par des pièces en or qu’il se mit à compter. Il y en avait plus de dix mille !
Il alla raconter la nouvelle à son frère Jahzarik avec lequel il partagea le trésor.
Mais Jahzarik décida de s’emparer du reste du trésor.
Un matin où Ibrahd partait en forêt pour cueillir des champignons, Jahzarik rentra dans la maison de son
frère et la fouilla de fond en comble. Il finit par trouver le trésor dans la cave, s’empara des pièces en or
et de tous les diamants, en laissant le coffre. Ibrahd, revenu de sa promenade, alla vérifier si son coffre
n’avait pas bougé de place. Il fut stupéfait quand il vit le coffre vide ! Ibrahd alla voir ses voisins pour leur
demander s’ils n’avaient pas vu rentrer quelqu’un chez lui. Ses voisins lui dirent que non. Il se rendit chez
son frère pour lui raconter sa mésaventure. Sur le chemin, il ramassa plein de pièces qui menaient chez son
frère…
Quand il entra dans la maison de son frère, celui était attablé à compter des pièces. Ibrahd le fit sursauter
et Jahzarik le regarda, l’air paniqué. Ibrahd lui dit :
« Mon frère, tu es un traître ! Maintenant, je sais que c’est toi qui m’as volé ma part de trésor ! »
Jahzarik n’arrivait pas à parler, il avait peur et honte de ce qu’il venait de faire.
Finalement, Jahzarik lui rendit sa part et Ibrahd lui pardonna. Les deux frères se réconcilièrent et
vécurent heureux.
Schérazade, voyant le soleil se lever, arrêta son histoire.
Yann et Louise
