« Mon cher Schahrair, dit Shéhérazade j’aimerais tellement vous raconter l’histoire de la princesse
Layla!
Schahrair lui répondit : D’accord, mais ce sera le dernier ! »
Il était une fois une princesse qui se nommait Layla, la plus belle princesse de tous les temps : des
cheveux noirs éclatants comme la nuit, des yeux bleus comme un lac et des joues rose bonbon.
Un jour, alors qu’elle jouait de la cloche, son père, le roi d’Orient, lui dit :
« Ma fille tu es en âge de te marier… Layla l’interrompit :
- Oui père, j’ai trouvé mon fiancé !
Le roi se réjouit de cette nouvelle et demanda:
- Qui est ce jeune sultan? Layla répondit :
- Mais ce n’est pas un sultan!
Le roi, furieux, dit en haussant la voix :
- Ah bon alors qui est-ce? Layla dit en chuchotant :
- C’est un esclave, il s’appelle Wassime.
- Quoi? Tu oses te fiancer avec un esclave et en plus me dire que tu l’aimes ! Va-t’en ! ».
Layla courut s’enfermer dans sa chambre. Elle entendit des voix : «On est avec toi, on va te délivrer …! »
Elle voulut montrer à son père à quel point elle aimait Wassime. Elle descendit dans la pièce commune et
entendit avec fureur son père dire « Allez mes bourreaux il faut tuer tous les garçons de plus de 15 ans
sauf le sultan de Bagdad ». Layla comprit alors que son père voulait la marier au sultan de Bagdad. Affolée,
elle courut voir Wassime pour lui dire de fuir, elle dit toute essoufflée : «Wassime, il faut que tu partes,
mon père veut te tuer ». Wassime demanda des explications, alors Layla lui raconta toute l’histoire. Il se
rendit à l’évidence qu’il fallait qu’il parte, mais où ? Et comment ? Il n’avait ni famille, ni moyen de partir.
Les cloches qui suivaient toute l’histoire depuis le début dirent :
Shéhérazade vit que le jour se levait et dit à Schahrair: «Mon cher mari, si vous voulez que je vous conte
la fin de l’histoire, il faudra me laisser la vie sauve la nuit prochaine” Schahrair accepta. La journée passa
vite et le soir Shéhérazade s’endormit son histoire en tête.
A l’aube, Dinarzade réveilla Shéhérazade, qui demanda au sultan la permission de finir son conte :
« Il faut que tu ailles sur l’île des cloches. » Wassime demanda comment y aller. Les cloches dirent qu’elles
savaient comment s’y rendre. Soudain un Roc apparut et dit : «Montez sur mon dos, je vous emmènerai sur
l’île des cloches.» Une fois arrivée sur l’ile, Layla dit toute affolée :
« Et maintenant, comment fait-on pour retourner en Orient ?
- Ne t’en fais pas Layla, je vais te remettre des babouches qui te conduiront là où tu voudras. »
Le roc donna à Layla des babouches roses incrustées de diamants, puis se tourna vers Wassime et lui tendit
un turban doré avec des saphirs.
Le roc dit :
« Il vous suffira de les mettre et de dire ce que vous souhaitez et cela se fera d’une minute à l’autre.
Mais attention de ne pas vous les faire prendre, sinon il pourrait vous arriver des choses… »
Layla satisfaite, enfila ses babouches et elles dirent :
« Nous sommes à votre service nous pouvons faire tout ce que vous voulez …
Layla dit, après avoir embrassé Wassime :
- Je souhaiterai retourner en Orient »
Soudain Layla se sentit partir dans une fumée de paillettes. Quelques secondes plus tard, elle était dans sa
chambre. Fatiguée, elle posa ses babouches avec précaution à côté de son lit. Elle s’endormit. Le lendemain
matin, elle voulut prendre ses babouches pour retrouver Wassime, mais quand elle voulut les mettre aux
pieds elle se rendit compte qu’elles avaient disparu. Affolée, elle chercha dans toute sa chambre, mais en
vain …
Au même moment, la servante de Layla qui avait trouvé ses babouches en venant essayer de la réveiller, les
montrait au roi en disant :
« Voici mon roi, Layla, votre chère fille, s’est fait offrir ces babouches par Wassime son fiancé. C’est pour
vous dire la richesse de ce pauvre esclave …
Le roi répondit :
- Oui, posez ces babouches et partez dire à Layla que le petit déjeuner est servi. J’ai quelque chose à lui
dire. »
Margau (la servante) réjouie de ce qu’elle venait de faire pour sauver la vie de sa maîtresse, monta la
réveiller pour lui dire la bonne nouvelle. Mais quand elle rentra, elle vit Layla en larmes sur son lit.
Margau, toute affolée, alla s’asseoir à ses côtés et lui dit :
« Pourquoi pleurez-vous ma chère ?
Layla dit tout en sanglotant.
- Hier… je suis…allée sur l’île des cloches grâce à un roc…
- Oh ! Cela devait être magnifique, non ?
- Oui, mais le roc a donné à Wassime un turban magique et des babouches magiques pour moi, qui
permettent de faire ce que l’on veut. Sauf qu’hier soir je les ai posées à côté de mon lit et je ne les
retrouve plus…
Son père intervint et dit :
« Puis-je entrer ?
Layla répondit en essuyant ses larmes :
- Oui !! Vous pouvez entrer.
- Margau, s’il te plait, je voudrais m’entretenir avec ma fille ! dit le roi.
- Oui sire, je vais aux cuisines, dit Margau.
- Alors, mademoiselle, êtes-vous contente de vos actes avec cet esclave !
- Mais père, de quoi parlez-vous ?
- De vos babouches, mademoiselle !
- Vous avez donc retrouvé mes babouches magiques... ?
- Vous dites, magiques… ?
- Non je… ne voulais pas … dire ça … »
Le roi voulant savoir ce que les babouches cachaient, les essaya. Il fut pris par surprise : les babouches
dirent :
« Nous sommes à votre service, nous pouvons faire tout ce que vous voulez… » Le roi comprit alors l’utilité
des babouches. Soudain Layla apparut et dit :
« Père ce sont mes babouches ! Donnez-moi ces babouches !
- Tu oses me parler comme ça ?! voilà ta récompense : babouches, tuez Lay… !
Soudain, Wassime apparut et dit :
- Arrêtez ! »
L’attention du roi fut détournée. Layla en profita pour prendre ses babouches. Wassime dit à Layla :
« Maintenant à toi de prendre une décision…
- Mais la décision est prise depuis longtemps…
- Ma fille, ne me faites rien, c’est cet esclave qui vous conduira vers une vie terrible …
- Puisque c’est ça, babouches tuez-le ! dit Layla.
- Nonnnn ! dit le roi en dernier mot… »
Le peuple fit annoncer cette nouvelle : la mort de leur horrible roi… Layla devint sultane et Wassime
sultan…
Ils se marièrent et ils eurent beaucoup d’enfants…
Schahrair dut reconnaitre l’imagination et le courage de son épouse : la sultane Shéhérazade. Il décida de la
faire reconnaitre comme la sauveuse des femmes qui devaient subir son sort.
Lou-Céleste et Alicia.